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Pourquoi Swiss Made ?

RÉALISATEUR / SCÉNARISTE : DAN THORENS

 

Mon intention première avec ce film est d’abolir les frontières psychologiques et les préjugés culturels que l’on a habituellement envers ce petit pays situé au milieu de l’Europe et qui maintient sa propre monnaie grâce au vote du peuple, ce qui peut paraître incroyable à la plupart des habitants "non-Suisses" de cette planète

 

Je souhaite dépasser ces impressions et utiliser les particularités suisses pour explorer

la notion universelle du sentiment identitaire. Etant moi-même suisse exilé, je ne me

rendais pas compte à quel point la part émotionnelle de ma jeunesse y est rattachée,

après avoir passé plusieurs étés et hivers, aux Diablerets, dans le Vaud,

dans un chalet vieux de 200 ans qui portait le nom de ma mère : « Eléanor» .

 

L’écriture du scénario depuis 2014, fut développée avec des acteurs suisses et par un

travail d’improvisations sur mon synopsis. Cela m’a permis de remettre en question mes

idées préconçues de la Suisse, en clin d'œil à Coluche qui disait :

« le drapeau suisse, c’est deux sens interdits l’un sur l’autre»

​

L’histoire du film dépasse les frontières “Helvétiques” et s’adresse au monde entier.

Comment? Grâce à la langue "passeport" qu’est l’anglais.


L’action se passe essentiellement dans un vieux chalet faisant maison d’hôte,

tenu par un paysan du Valais qui cherche à arrondir ses fins de mois.

Un jour un américain débarque, et mes personnages Romands, Alémaniques

et Tessinois vont devoir s’adresser à lui en Anglais, la manière prévalente

pour communiquer avec « l’extérieur ».

​

Le sujet est sérieux et me touche personnellement: il s’agit de l’échec d’une relation

d’un père et son fils. Plusieurs séquences de cauchemars abstraits tout au long

de l’histoire aident le spectateur à comprendre que l’américain subit son douloureux passé.

Le film se jouera donc sur deux plans formels, un récit se déroulant de manière

très pragmatique, à l’instar du penchant des Suisses à rester dans la réalité de l’instant,

l’autre faisant des incursions dans le mystère, ce qui permettra d’apporter une

profondeur au film.

​

L’humour crucial de cette histoire est “assis” sur le drame. A travers les accents

en anglais et en francais, l’origine de mes personnages se fait connaître, et communique

le caractère complexe, parfois ambigu des gens de ce pays, mais également leur

capacité à l’autodérision. Les malentendus liés à leurs cultures d'origine, deviennent

parfois hilarants. SWISSMADE devient "lentement mais sûrement" SWISS MAD.

 

Pour garder une certaine logique, j’ai creusé les possibilités de rencontre naturelle

entre les 3 parties principales qui distinguent le pays helvète, en essayant de

comprendre chacune individuellement, puis dans l’ensemble (les Romanches

sont cette fois, juste mentionnés). J’ai eu un très grand bonheur de pouvoir me sentir

partie de cet ensemble.

 

Aujourd’hui je n’en sais pas beaucoup plus. Mais je me sens connecté. Et cet effort n’est pas vain et inspirera, je l’espère, d’autres personnes que moi à se creuser les méninges et à découvrir qui ils sont et en rapport à quoi.

​

Quand les êtres humains apprennent à rire d’eux-mêmes, à se trouver eux-mêmes une forme d’identité saine, abstraite ou pas, alors ils évoluent et évitent la tentation de l’autre forme identitaire, la négative. Celle qui est oppressée et oppressante, celle de l’extrémisme, produit de l’ignorance, qui a tendance à régner aujourd’hui. Rien que cela pourrait permettre un avenir meilleur dans n’importe quelle communauté.

 

Je vous invite à venir vous joindre au voyage unique de «Swiss Made», lorsque 2 sens interdits se métamorphosent pour redevenir une croix, un croisement, une rencontre, un symbole d’ouverture.

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